dimanche 30 novembre 2014

Le démon et Mademoiselle Prym = Paulo Coelho

Amazon.fr
Éternelle question du Bien et du Mal. Pour nous conter cette parabole, Paulo Coelho a transformé le fruit du savoir en lingots d'or, et le jardin d'Éden en petit village perdu dans les montagnes, somnolant dans une paisible béatitude. Et le serpent tentateur, voyageur élégant et beau parleur, a choisi pour médiatrice Chantal Prym, jeune et jolie barmaid. Décor d'une biblique simplicité, pour cette fable discrètement parfumée au soufre. Coelho dissèque et manipule ses personnages comme des marionnettes, dans ce monde tout bruissant d'ombres, d'anges et de démons bavards, où la mort ne se cantonne pas aux cimetières, mais reste toujours intimement liée à la vie. Alors, les hommes sont-ils bons ou mauvais ? Et Dieu s'intéresse-t-il à leur sort ? Les âmes ici se creusent comme des gouffres, où tourbillonnent le chaos des pulsions, des frustrations, la fascination et l'horreur de l'ennui. Forces contraires, qui se paralysent ou se décuplent : Coelho fait œuvre de chimiste plus que "d'alchimiste", et dans un style vigoureux, assène quelques vérités qui ne sont pas toutes bonnes à dire. --Scarbo --Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.
Présentation de l'éditeur
Isolé dans une région montagneuse, le petit village de Bescos vit comme hors du temps. Le mal ne semble pas y avoir prise. Jusqu'au jour où survient un mystérieux étranger. La tentation et l'envie pénètrent dans le cœur des habitants : le village a sept jours pour choisir entre l'honneur et la misère, le crime et la fortune. L'homme naît-il bon ou mauvais ? Au travers des pensées de Mlle Prym, la jeune et jolie barmaid de l'hôtel, nous entrons au plus profond des âmes, où tourbillonnent pulsions, frustrations, angoisses, et rêves...

Mon avis : 
Un thème basé sur la religion qui, à mon goût, n'est pas désagréable à lire. quand la Religion et la Philosophie tissent leurs théories sur le Bien et le Mal on parvient à s'emmêler unpeu les pinceaux mais j'ai trouvé que cette lecture nous menait sur la voie de la réflexion : Faut-il faire le Mal pour obtenir le Bien? 
Bonne lecture mais parfois redondante. 

Ma note : 3/5

mardi 18 novembre 2014

Je m'appelle Elisabeth = Anne Wiazemski

Présentation de l'éditeur
" Betty sursauta. Cette fois, elle était sûre d'avoir entendu crisser le gravier. Quelqu'un se déplaçait le long du mur de la villa, se rapprochait de sa chambre. Du salon, la radio toujours allumée diffusait les accords de harpe qui annonçaient le début de l'émission Le Masque et la Plume. Betty, alors, se leva et se dirigea vers la fenêtre avec le sentiment précis qu'une chose horrible l'y attendait. Elle ne se trompait pas. Posée sur le rebord, la tête décapitée d'un écureuil la regardait. " La vie de Betty, douze ans, se transforme le jour où elle rencontre Yvon, un malade échappé de l'hôpital psychiatrique. Elle décide de le protéger et le cache dans sa cabane. Elle ose, mue par un appel mystérieux vers " une autre vie ", défier l'autorité paternelle, braver la police et transgresser les règles. (Amazon)

Mon avis :
Une jolie histoire d'amitié éphémère entre un fou d'un hôpital psychiatrique t une petite fille... Cette auteure est décidément très douée pour raconter les histoires mais j'ai trouvé dans ce roman un petit manque dans le développement de certaines scènes... j'aurais préféré avoir recours à une forme d'explication écrite sans laisser libre cours à mon imagination. 

Ma note : 3,5/5

mardi 11 novembre 2014

La bête noire = Eric Dupond-Moretti

Extrait :
Trente ans

Il est 2 heures du matin, je suis épuisé, j'ai peur et je pue la sueur. La nuit épaissit l'angoisse qui précède le prononcé du verdict. Quand la cour et les jurés sont-ils partis délibérer ? Je ne m'en souviens pas mais c'était il y a trop longtemps. J'ai plaidé l'acquittement, je sens que je ne serai pas suivi - sinon, ils seraient déjà revenus l'annoncer.
Ce procès a duré trois jours. Pendant trois jours j'ai défendu un homme et, aujourd'hui, je n'ai plus d'énergie. Cette interminable attente de la sentence n'est pas un temps comme les autres : c'est un moment suspendu, une parenthèse de mystère durant laquelle se joue le destin d'un être. Quand l'horloge recommencera à tourner normalement, tout sera joué. Je déteste l'idée que pendant ces heures-là, je ne sers à rien. Souvent, je passe voir celui que je défends, détenu dans une geôle minuscule qui sent le malheur. Pas pour le «préparer» à affronter l'épreuve du verdict, ni pour lui remonter le moral : le mien est en général plus bas que le sien. Pour être auprès de lui quelques brefs instants, pendant qu'il est encore «présumé innocent». Il y a, dans ce tête-à-tête, des moments surréalistes. Je me souviens d'un client - j'ai ce mot en horreur mais il n'y en a pas d'autre, j'y reviendrai - pour qui j'étais intervenu avec mon ami Jean-Yves Liénard. C'était aux assises du Pas-de-Calais, à Saint-Omer. Une affaire atroce. L'homme en question répondait du meurtre de sa mère, de son grand-père, et d'une tentative de meurtre sur son père. L'avocat général avait, logiquement, requis la réclusion criminelle à perpétuité. Je venais de terminer ma plaidoirie et j'étais encore ruisselant. Jean-Yves et moi entrons dans la cellule. L'homme, qui y avait été reconduit peu avant, était en train de déjeuner. Il nous montre son sandwich, furieux : «Regardez, ils n'ont même pas mis de beurre !» C'était à la fois grotesque et pathétique de voir un être humain incapable de trouver les mots convenant à la gravité de sa situation.
Cet homme qui ne savait pas parler s'est pendu quelques années plus tard.
Je viens d'aller dîner sans appétit dans la seule brasserie restée ouverte, j'ai bu deux bières dont l'amertume me colle à la bouche, j'ai trop fumé, je n'en peux plus, j'ai de plus en plus peur. Les assises constituent un monde à part, dont je connais parfaitement les codes mais dont la violence me sidère toujours. Le verdict va bientôt tomber, cela va durer quelques minutes sèches après les heures de débat au cours desquelles j'ai tout donné. Un premier signal ne trompe pas : les forces de l'ordre commencent à se mettre en place devant la cour d'assises et aux abords du palais de justice. L'huissier m'appelle sur mon portable dont il a noté le numéro au premier jour de l'audience, ainsi que celui de mes confrères et de l'avocat général, mon adversaire. Il enfile sa robe noire quand j'entre dans le prétoire qui, lui aussi, sent la sueur. Autrefois, une acre odeur de fumée vous sautait au nez et à la gorge, car on détruisait dans un poêle les bulletins secrets remplis par les jurés. La justice sentait le papier brûlé, elle s'accompagne désormais du cliquetis de la broyeuse qui dévore les douze ou quinze bulletins qui ont scellé le sort d'un homme. Les verdicts n'ont plus d'odeur.


Présentation de l'éditeur:
Non, il n'est pas fasciné par le mal, mais il défend autant la présomption d'innocence que le droit – pour les criminels de tout bord – à une juste peine qui ne varie pas du simple au double d'une cour d'assises à l'autre.
Non, il n'est pas l'ennemi des magistrats, mais il s'interroge sur l'absence de la notion d'humanité dans leur serment, alors qu'elle figure dans celui des avocats. Car ceux qui lui confient leur destin sont aussi des êtres humains, dont la ligne de vie a parfois de quoi inspirer aux jurés une certaine clémence.
Non, il n'est pas contre l'État, mais il est souvent révolté par le fonctionnement de la Justice. Comme personne ne l'a fait auparavant, il raconte les petits arrangements, les influences et les pièges qui peuvent biaiser un verdict. À travers les anecdotes et les souvenirs édifiants des grands procès d'assises auxquels il a participé, il dresse le portrait d'un système judiciaire implacable, au sein duquel la défense n'est guère que tolérée, même quand elle tente désespérément d'éviter les erreurs judiciaires.


" J'ai décidé de devenir avocat à quinze ans. C'était le 28 juillet 1976 et j'avais entendu à la radio que Christian Ranucci, l'homme du "pull-over rouge", avait été exécuté à l'aube. Ce n'est pas le récit d'une vocation que je fais ici, mais d'une sorte de fatalité. Je suis condamné à plaider. " (Amazon)

Mon avis :
Au cours d'une mission dans le cadre de mon travail, j'ai eu l'opportunité de voir cet avocat à l'œuvre. Bien évidemment, il était l'avocat de la défense et moi, l'interprète de la partie civile. Je le trouvais d'une arrogance sans nom, d'une suffisance insupportable. Ce jour-là, il ne pouvait pas vraiment défendre son client qu'il savait coupable, on le ressentait à travers sa plaidoirie vide de propos solides... difficile pour un avocat de convaincre la Cour dans ce cas-là.
"Nous sommes le fruit de notre histoire." disait-il... ou "L'avocat est celui qui prête sa voix et moi, je prête ma voix à un homme qui n'en a pas." Cependant, j'ai été happée par ses mots, par ses citations que j'ai avalé "in vivo"... ce monsieur ne nous laisse pas indifférent. C'est pourquoi j'ai décidé de lire un peu sa biographie, son parcours.
J'ai relevé quelques citations :
"Ceux que je défends sont des gens ordinaires qu'on accuse d'avoir commis un geste extraordinaire."
"Si les accusés sont bien évidemment responsables d'une partie importante de la souffrance des victimes, la société tout entière est responsable du maintien de ces gens dans leur malheur."
J'ai fini par admirer cet homme et à lui vouer un profond respect.

Ma note : 5/5


dimanche 2 novembre 2014

La nuit tombe quand elle veut

Présentation de l'éditeur :
'Il ne faut pas dire de mal de l’hôpital. Tous ceux qui ont écrit pour le faire avaient raison. Mais il est tard. Les hôpitaux de campagne disparaissent, ceux des villes n’ont plus assez de lits. Alors ils vous jettent dehors. La première fois on est entrés, avec Jean, avec facilité. Opération en vue, il était inscrit. Ça lui suffisait, à Jean, il ne demandait pas beaucoup. Il orientait tout son corps vers l’espoir. L’hôpital est une grande machine qui vous dit par ses bruits métalliques, ses silences, la précision des gestes de ses femmes blanches, qu’on n’est pas condamné à mort. Ici on vous soigne. C’est vers cela que Jean allait. Il pouvait encore marcher, plus précisément il donnait l’ordre de marcher à ce qu’il appelait ses jambes de ferraille. Un jour il a dit : c’est moi qui ai la meilleure place, dans la famille. Il nous fallait essayer d’être à la hauteur de cette phrase-là. On l’a fait. Les autres? On ne se parle pas, entre visiteurs, on ne se touche pas, on se voit. Je les vois encore. Ils traversent le grand parking à ciel ouvert, glacé, ils marchent vers celle ou celui qu’ils aiment avec un sac plein de jus de fruits trop lourd, avec des journaux ou des fleurs, avec n’importe quoi dans les bras.'  (Amazon)
Quatrième de couverture :
«Il ne faut pas dire de mal de l’hôpital. Tous ceux qui ont écrit pour le faire avaient raison. Mais il est tard. Les hôpitaux de campagne disparaissent, ceux des villes n’ont plus assez de lits. Alors ils vous jettent dehors. La première fois on est entrés, avec Jean, avec facilité. Opération en vue, il était inscrit. Ça lui suffisait, à Jean, il ne demandait pas beaucoup. Il orientait tout son corps vers l’espoir. L’hôpital est une grande machine qui vous dit par ses bruits métalliques, ses silences, la précision des gestes de ses femmes blanches, qu’on n’est pas condamné à mort. Ici on vous soigne. C’est vers cela que Jean allait. Il pouvait encore marcher, plus précisément il donnait l’ordre de marcher à ce qu’il appelait ses jambes de ferraille. Un jour il a dit : c’est moi qui ai la meilleure place, dans la famille. Il nous fallait essayer d’être à la hauteur de cette phrase-là. On l’a fait. Les autres ? On ne se parle pas, entre visiteurs, on ne se touche pas, on se voit. Je les vois encore. Ils traversent le grand parking à ciel ouvert, glacé, ils marchent vers celle ou celui qu’ils aiment avec un sac plein de jus de fruits trop lourd, avec des journaux ou des fleurs, avec n’importe quoi dans les bras.»


Mon avis :
"Le langage est la maison pour tout ce qui n'est plus" Pascal Quignard (La barque Silencieuse)
L'hôpital, la maladie, les souvenirs, les ennuis, la famille... tout est raconté avec beaucoup d'humilité. Il ne reste plus que les mots pour exprimer l'inexprimable...
C'est un livre que j'ai pris tout à fait par hasard....

Ma note : 2,5

Le courage de juger


Biographie de l'auteur
Denis Salas est magistrat et essayiste. Après avoir exercé en juridiction, il est actuellement secrétaire général de l'Association française pour l'histoire de la justice (AFHJ) et directeur scientifique des Cahiers de la justice. Frédéric Niel est journaliste à Pèlerin. Il a publié plusieurs livres, notamment, chez Bayard : Pourquoi je suis devenu médecin humanitaire, avec Rony Brauman et Contre les murs (en collaboration avec l'Iris). (Amazon) 

Mon avis :
A travers cette interview, Denis Salas nous raconte combien il est difficile d'enfiler la robe de juge. Les enjeux sociétaux et politiques sont difficiles à mettre de côté. Il nous raconte aussi la justice à travers la littérature en citant des auteurs et des œuvres qui nous montrent bien que les objectifs ne sont pas toujours atteints comme cela devrait être. Doivent-ils juger sans prendre en compte l'humain qu'ils ont face à eux et prononcer la sentence parce que la loi en a décrété ainsi? N'importe qui ne peut occuper la place d'un juge...
Tout y est bien expliqué mais je trouve qu'il emploie des termes un peu trop techniques pour faciliter la compréhension.

Ma note : 2,5/5

Jiazoku = Maëlle Lefèvre

Kabuchiko, le quartier le plus dangereux de Tokyo, territoire des yakusas. Daisuke, membre du redoutable clan Kobayashi, dirige un vaste rés...